mercredi 1 juin 2011

RÉFLEXIONS …

Tout le long de ce dernier périple en avion qui a duré plus de 26 heures, j’ai eu le temps de réfléchir à ce qui m’était arrivé pendant ces cinq mois et demi. Je reviens avec beaucoup de souvenirs et ils ne sont pas tous palpables. Malgré que je ne suis pas tombé en amour, je me suis enrichis dorénavant d’inestimables aventures et je comprends mieux les asiatiques et leur façon de vivre. Avant je pouvais les voir et les entendre mais, à la différence d’internet, j’ai pu ici les toucher, sentir les odeurs et goûter leur nourriture (j’ai fais beaucoup d’essais).

J’ai été gâté et traité comme un roi partout où j’allais. J’ai été témoin de leur gentillesse légendaire. J’ai toujours été le bienvenue même dans les pires huttes. Les rares chaises étaient toujours pour moi. À part quelques exceptions, je ne me suis pas senti en danger même dans les coins les plus reculés où j’ai osé mettre les pieds.

Il y a ici beaucoup de couples avec de grandes différences d’âges. Au Québec on dirait « Regarde le vieux cochon », ici on dit « Regarde la chanceuse ». Leur philosophie est différente de la nôtre du fait qu’ils ont de la difficulté à se trouver du travail et qu’ils vivent au jour le jour. Tu leur donnes 1000 pesos et il n’y en a plus le lendemain. Ils ne s’inquiètent pas des jours à venir : « On verra ».

J’ai vécu sous le soleil (et la pluie) pendant ces 170 jours. Pas de froid ni de neige ni de verglas. J’ai vu des paysages qui te font dire « Je voudrais mourir ici ». J’ai vu les plus beaux levers et couchers de soleil de toute ma vie. J’ai fait des visites à trois sur une motocyclette, à 8 sur un tricycle et à 26 dans un mini van. On se tasse. J’ai fais des visites en scooter, moi, Yves, qui n’a jamais conduis une moto.

J’ai vu Manille. Ce rêve était pour moi le bout du monde. C’était l’inaccessible. Je me suis promené finalement en jeepney. J’ai vécu l’heure de pointe et j’ai constaté les règles de conduite (finalement y’en a pas).

Sur les 7107 îles des Philippines j’en ai visité une bonne vingtaine. J’ai pris près de 6000 photos et vidéos, 13 avions et 14 traversiers sans compter les tours d’îles et les « island hopping ». J’ai visité je ne sais combien de plages, de chutes et de sites touristiques dont le tombeau de Magellan et la croix érigée par lui lors de son arrivée ici. J’ai vu les tarsiers, le plus petit singe du monde ainsi que les « chocolate hills » qu’on retrouvent seulement sur l’île de Bohol. J’ai flatté une chauve-souris géante, un serpent, des oiseaux et des coqs. Je suis allé sous l’eau et j’ai nourri des poissons de toutes les couleurs en faisant du « helmet diving » et du « snorkeling » que j’ai découvert.

Malgré tout. Ce qui reste imprimé dans notre cœur à tout jamais c’est la pauvreté. Même s’ils semblent heureux, les sites internet de rencontre sont remplis de gens qui veulent se sortir de cette vie. J’en ai aidé beaucoup en distribuant des pesos à qui mieux mieux. Mais ma modeste contribution n’est qu’une goutte dans l’océan et si on s’en formalise on devient malheureux. Pour moi la vie va continuer dans un pays où règne l’abondance et la luxure. Je vais sûrement changer quelque peu mes habitudes mais enfin, on verra.

Pour l’instant, ce sont mes bagages, perdus deux fois par la même compagnie, qui me chicotent. Va falloir que je suive ce dossier de près dès mon retour.

Merci à tous ceux et celles qui ont suivi mes aventures et je souhaite qu’un jour je puisse continuer ce blogue avec d’autres voyages autour du monde.